Après la galerie d’art voici le poète qui nous manque tant et qui nous parle de l’art de vivre!

A l’heure de cette époque sinistre qui sursoit à notre passion  il est bon d’en revenir aux fondamentaux .Notre ami Bruno ,porteur sain de poésie et de joie de vivre nous replonge un instant dans  la vie d’avant  lors d’une régionale d’élevage des années 1990 vers Aiguillon.

Jean-Yves GUILHEMJOUAN

 

 

 

 Bienvenue en GASCOGNE

Vous êtes tous venus dans la douce Gascogne,

Pour Boire, pour manger et rire sans vergogne,

L’amitié aujourd’hui est au cœur de la fête ;

C’est elle qui nous tient, et qui emplit nos têtes,

Au milieu des méchants elle nous permet de vivre,

Nous aide, nous soutient, mais elle nous laisse libres,

De dépasser parfois dans la passion trop grande,

Nos pensées et nos cœurs, bref de nous laisser prendre,

En esprits querelleurs, comme sont les gascons,

Dans ces joutes orales, à nous traiter de cons.

Le grand mot est lâché, il est la clef de voûte,

 Le passage obligé, le compagnon de route,

Bien plus, la ponctuation et la respiration,

Du langage fleuri, que nous affectionnons.

Accolé à putain,flanqué de macarel,

Vieil ami de boudu ou copain de bordel,

Employé à tout va, féminisé en conne,

Il brille au firmament de la langue gasconne.

Sans con, je ne pourrais que vous parler pointu,

Être un traître au pays, à vrai dire un faux-cul.

A ce point du discours, une question se pose :

Est-ce que nos chers setters, quand ils aboient en prose,

Ou en vers-qui peut dire ? Enfin quand ils aboient,

Disent-ils le mot con, comme leurs chers papas ?

Longtemps cette question a trotté dans ma tête,

Je l’ai tournée cent fois, la réponse était prête,

Mais me fuyait toujours, cette nuit, dans un songe,

Elle m’est apparue : l’appréhension me ronge

De vous dire tout cru l’atroce vérité :

Ils nous traitent de con. il nous en ont traité.

Quand brisant leur élan par un coup de trompette,

D’une course sous l’aile, d’une trop folle quête,

D’un parcours décousu,  nous annonçons la fin,

Nous sommes fiers de nous, nous nous croyons malins,

La justice est rendue, mais un setter gascon,

Ne voit dans tout cela qu’un jugement abscons,

Et se dit, in petto, il me prend pour un con,

Mais il faut pas déconner, le vrai con, c’est lui, con

Bruno MAURY